Tout ce que vous devez savoir sur les allergies félines

De nombreuses maladies peuvent causer des démangeaisons chez le chat, entre autres les allergies. Les chats, comme les humains, peuvent être allergiques à de nombreuses choses, notamment à la salive de puces, à certains aliments ou à des allergènes présents dans leur environnement (les pollens, les graminées, les acariens de la poussière, etc.). Cette page va vous aider à comprendre et à gérer les allergies félines.

Au-delà des démangeaisons... Quels sont les symptômes allergiques chez les chats ?

Chez les humains, les allergies sont généralement associées à des symptômes respiratoires, comme des éternuements et un nez qui coule. Les chats peuvent également présenter ces signes, mais les symptômes dermatologiques sont bien plus fréquents. Les signes les plus courants comprennent :

• des démangeaisons et les conséquences: un grattage, un toilettage ou un frottage excessif, un mordillage de la peau ou du pelage ;
• une perte de poils (alopécie) ;
• une peau rouge et inflammée ;
• des plaies, des ulcères et des croûtes.

Chez les chats, les allergies se présentent sous la forme de 6 manifestations cliniques typiques :

Le prurit cervico-facial  

Cette manifestation est particulièrement impressionnante pour les propriétaires, car les chats présentent des lésions très disgracieuses localisées autour de la tête et du cou.

Elles peuvent être prurigineuses, croûteuses et ulcérées.

Les pertes de poils auto-infligées ( alopécies auto-induites)

Aviez-vous déjà remarqué que votre chat avait la langue râpeuse ? Lorsque les chats pratiquent un toilettage excessif, les papilles de la langue peuvent abimer et affaiblir les poils qui vont ensuite tomber. C’est pourquoi certains chats présentent des zones chauves dans leur pelage, le plus fréquemment sur l’abdomen ou sur les membres postérieurs, bien que d’autres zones puissent être touchées également du moment qu’elles sont à portée de langue.Souvenez-vous que certains chats ne font leur toilette que lorsqu’ils sont seuls. Chez ces toiletteurs solitaires, seules les zones chauves peuvent traduire la présence de démangeaisons.

La dermatite miliaire

La dermatite miliaire correspond à des lésions cutanées spécifiques chez les chats, ces lésions ne font que quelques millimètres de diamètre et ont la forme de grains de millet.

Les plaques inflammées (plaques éosinophiliques)

Ce sont des lésions cutanées extrêmement prurigineuses (causant des démangeaisons) pouvant apparaître à tout endroit du corps, bien que plus communément sur le ventre. Les lésions prennent la forme de zones chauves comportant des surélévations de peau rouge et inflammée.

Les granulomes éosinophiliques

Les granulomes éosinophiliques sont des lésions de peau surélevée et épaissie pouvant causer des pertes de poils et des ulcérations. À nouveau, on peut les trouver à tout endroit du corps, bien que plus communément dans la bouche, sur les membres arrièreet sur les pattes.

L’ulcère labial

Ce type de de lésion apparaît typiquement sur le bord de la lèvre supérieure des chats atteints. La lèvre peut enfler, devenir fortement ulcérée et son bord peut se relever.

À quoi sont dues les allergies cutanées félines ?

La réponse du système immunitaire

Les allergies sont dues à une réponse exacerbée du système immunitaire . Elles se produisent lorsqu’une substance normalement inoffensive (l’allergène) est identifiée par l’organisme comme inconnue et possiblement dangereuse.

Le système immunitaire, dans le but de contenir et d’éliminer cette menace, provoque une réponse qui entraîne la production de substances inflammatoires. Ces dernières augmentent le flux sanguin dans la peau et causent des rougeurs ( érythèmes), et stimulent les terminaisons nerveuses, ce qui déclenche les démangeaisons. Ces dernières sont la caractéristique la plus commune des maladies allergiques, elles participent également à l’amplification des autres symptômes.

Bien qu’elle soit commune chez les humains lors d’allergie et d’inflammation, l’histamine n’est pas une substance inflammatoire majeure chez les chats. C’est pourquoi les antihistaminiques ne sont pas aussi efficaces que sur les humains dans le traitement des allergies. Cependant, ils peuvent être utilisés pour traiter des symptômes légers ou dans le cadre d’une approche multimodale.

Les allergènes courants chez les chats

Il est possible de classer les allergies félines en trois groupes en fonction de l’allergène causant une réaction chez le chat.

• La dermatite par allergie aux piqûres de puces (DAPP) :le système immunitaire réagit aux allergènes présents dans la salive des puces, lors de la piqûre de ces insectes.
• Les allergies alimentaires : causées par les allergènes présents dans la nourriture que le chat consomme. Les allergènes alimentaires les plus fréquents chez le chat sont le bœuf, le poisson, le poulet et les produits laitiers, mais bien d’autres allergènes sont capables de déclencher des réactions allergiques chez les chats qui y sont sensibles.
• Le syndrome atopique félin :ce type d’allergie est dû aux allergènes qui sont naturellement présents dans l’environnement du chat, notamment les pollens, les graminées et les acariens de la poussière, entre autres.

Il est important de noter que, comme chez les humains, les chats allergiques ne sont pas tous sensibles aux mêmes allergènes ! Chaque chat allergique a son propre profil allergique, lequel est déterminé par ses prédispositions génétiques aux maladies allergiques et par ses interactions avec l’environnement.

Il se trouve que les chats souffrant d’une allergie semblent également être prédisposés à d’autres types d’allergies (polysensibilisation).

Quels chats peuvent souffrir d’allergies ?

Les Abyssins semblent prédisposés aux allergies, bien que chaque race puisse être concernée. De plus, les premiers symptômes allergiques apparaissent généralement durant les trois premières années de vie, mais des chats de tous les âges peuvent être touchés.

Comment se passe le diagnostic des allergies félines ?

Le diagnostic des maladies allergiques peut être long et compliqué. Il dépend généralement des éléments suivants :

Historique médical et examen clinique

Les informations cliniques fournies par le propriétaire du chat ainsi que les informations obtenues lors d’examens cliniques et dermatologiques sont très utiles dans le cadre du processus de diagnostic, car de nombreux symptômes peuvent suggérer une maladie allergique.

L’exclusion des autres pathologies

Les allergies sont associées à des lésions et des symptômes spécifiques, mais le symptôme de maladie allergique le plus courant est la présence de démangeaisons. Cependant, des maladies cutanées non allergiques peuvent également causer ou amplifier le prurit, notamment :

• les maladies parasitaires, telles que les infestations de puces ou d’acariens (Otodectes cynotis, Demodex gatoi, Notoedres cati) ;
• les maladies fongiques, comme la teigne (dermatophytose) ou les infections à levures secondaires (infections à Malassezia) ;
• les infections bactériennes secondaires.

Cela signifie que pour diagnostiquer une allergie chez votre chat, votre vétérinaire devra d’abord réaliser des examens permettant d’exclure les autres maladies causant les mêmes symptômes.

Le contrôle des parasites

Votre vétérinaire peut mettre à jour le traitement antiparasitaire externe de votre chat pour savoir s’il souffre d’une dermatite par allergie aux piqûres de puces. Il peut être nécessaire de changer de produit, car les puces peuvent devenir résistantes à certains traitements.

L’essai d’un nouveau régime alimentaire

S’il veut s’assurer que l’allergène se trouve dans l’alimentation de votre chat, votre vétérinaire devra mettre en place un régime d’éviction. Cet essai implique de donner à votre chat un nouveau régime alternatif durant 8 à 12 semaines. Il est essentiel de ne rien lui donner d’autre que ce régime car cela pourrait fausser le diagnostic. Cela peut être plus difficile chez les chats qui chassent, n’hésitez pas à en parler avec votre vétérinaire.

Votre vétérinaire peut recommander les solutions suivantes en fonction de l’alimentation habituelle de votre chat :

• un régime hydrolysé dans lequel les protéines sont fragmentées afin que le système immunitaire ne les reconnaisse pas comme des allergènes ;
• ou un régime incorporant de nouvelles protéines que votre chat n’a jamais eu l’occasion de consommer avant.

Si les symptômes de votre chat s’améliorent lors de cet essai, sa nourriture habituelle peut alors être réintroduite pour vérifier si elle déclenche une réaction, ce qui confirmerait l’allergie alimentaire. Toutefois, si aucune amélioration ne se fait sentir lors de cet essai, il est plus probable que votre chat souffre d’une autre forme d’allergie.

Identifier les allergènes environnementaux

Votre vétérinaire peut réaliser des analyses sanguines (sérologiques) ainsi que cutanées (intradermoréactions) pour déterminer à quels allergènes environnementaux votre chat est sensible.

Comment gérer les allergies félines ?

Les allergies sont des maladies chroniques qui nécessitent un traitement à long terme, voire à vie. Les options de traitement dépendent des allergènes identifiés.

En raison de la nature complexe des allergies, une approche multimodale est souvent recommandée, elle comprend les options suivantes :

Éviter les allergènes

Si votre chat n’est pas en contact avec les allergènes auxquels il est sensible, son système immunitaire ne déclenche pas de réponse allergique causant les démangeaisons ainsi que les lésions cutanées.

Chez les chats atteints d’une dermatite par allergie aux piqûres de puces, il est possible d’éviter les allergènes en s’assurant régulièrement que les traitements antiparasitaires sont efficaces Les autres animaux du foyer doivent également être traités, tout comme leur environnement.

Changer de régime alimentaire pour un régime ne contenant aucun des allergènes incriminés peut être très bénéfique pour les chats souffrant d’allergies alimentaires.

Toutefois, l’éviction des allergènes est souvent compliquée, voire impossible, chez les chats atteints du syndrome atopique, en raison de la nature omniprésente des allergènes environnementaux.

Des soins topiques pour appliquer localement les ingrédients nécessaires

Les sprays et les lotions contenant des corticostéroïdes (sur ordonnance) peuvent être efficaces pour traiter les réactions allergiques. D’autres produits topiques non médicamenteux, tels que ceux de la gamme DOUXO^® S3 CALM qui contiennent une forte concentration d’Ophytrium, aident également à réduire l’irritation cutanée, à apaiser la peau, à l’hydrater ainsi qu’à restructurer ses barrières, tout en limitant l’adhésion de bactéries potentiellement pathogènes.

Des médicaments pour traiter le prurit et l’inflammation

Les démangeaisons peuvent réduire considérablement la qualité de vie de votre chat, il est donc essentiel de les apaiser pour gérer les allergies.

Plusieurs médicaments peuvent être utilisés pour cela, notamment les corticostéroïdes, la cyclosporine et les acides gras essentiels. Votre vétérinaire saura choisir l’option qui convient le mieux à votre chat. 

Un traitement de désensibilisation pour traiter la cause

L’immunothérapie spécifique, qui cible les allergènes responsables de l’allergie, peut être utilisée pour soigner un chat atopique. Ce traitement implique l’injection de doses croissantes de l’allergène auquel le chat est sensible sur une période définie dans le but de désensibiliser son système immunitaire.

L’objectif de l’immunothérapie est d’habituer le système immunitaire à rester en contact avec ces allergènes, ce qui permettrait d’éviter que les symptômes allergiques ne surviennent chaque fois que le chat y est exposé Ce traitement de fond nécessite plusieurs mois avant que les effets bénéfiques ne soient visibles, et il est à poursuivre à vie. En fonction du mode de vie de votre chat et de ses signes cliniques, votre vétérinaire saura vous recommander les options de traitement les plus efficaces afin que votre chat puisse se sentir à nouveau à l’aise et délivré de ses démangeaisons.